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#1 09-07-2009 11:24:45

Alphonse
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Les festivals de musique électronique restent des parias

Article écrit par Charlotte Lazimi, étudiante en journalisme.


Il devient de plus en plus difficile d'organiser en France des évènements de musique électronique, faute de lieu ou de subventions suffisantes. Trop souvent assimilé à un public jeune, ingérable et drogué, le mouvement électro fait peur, surtout dans les petites communes. Le festival Hadra, basé à Grenoble et pourtant soutenu par la Région, en a fait les frais, faute de lieu d'accueil.

L'édition 2008 du Festival électro Hadra (Hadra)

Pour la seconde fois depuis sa création en 2005, le Hadra Trance Festival vient donc d'annoncer son annulation. Difficile de trouver un lieu qui puisse accueillir 4000 amateurs exigeants de musique électro, avec des artistes reconnus dans le milieu comme l'israélien Painkiller ou l'australien Space Tribe.

Les deux premières éditions avaient eu lieu dans la commune de Chorges :

« Globalement, ça s'était bien passé reconnaît Jean-François Dumanois, de la mairie. Il n'y avait pas eu de débordements. Mais il y a eu des ressentis subjectifs. Suite au festival, des groupes d'opposition se sont formés dans le village. »

Une association en particulier, La montagne et les Berthiers, milite contre l'installation du festival et porte plainte contre la mairie, qui a permis la manifestation :

« Le climat était très mauvais dans le village, se souvient Jean-François Dumanois. Nous ne l'avons pas reconduit dans la commune. »

L'année dernière, la manifestation a eu lieu à Pontcharra, mais là encore, l'expérience n'est pas renouvélee. Selon les organisateurs, le site ne pouvait plus accueillir tous les festivaliers. « La mairie ne portait plus le projet », ajoute Driss Bouayad, co-fondateur et trésorier de Hadra.

Avec un budget de plus de 200 000 euros, le festival est à 90% autogéré. La région Rhône-Alpes lui a d'ailleurs réaffirmé son soutien en 2009, augmentant la subvention de 2000 euros. Pour Hadra, l'annulation de cette année est donc due à une méconnaissance et à une peur du mouvement électro :

« Les gens nous confondent avec des “ free party ou des tecknival ”, qui sont des manifestations illégales. Notre organisation se passe sans problème, la sécurité aussi », assure Driss Bouayad.

Pour les organisateurs, on attache trop souvent les clichés de public ingérable et de circulation de drogues à ce type de manifestations.
D'autres festivals touchés

Le Hadra Trance Festival n'est pas le seul à disparaître cette année. A Besançon, faute de subvention et de lieu pour l'accueillir, le festival Electro-Clique ne se produira pas non plus. Le département du Doubs a réduit ses subvention et la SACEM , société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique s'est retirée du projet à la dernière minute en 2008. En 2009, l'association ne demande pas de subvention.

« Par sagesse, nous avons décidé de ne pas organiser d'évènement cette année, pour que celui de l'année prochaine puisse avoir lieu avec un budget resserré », précise Vincent Nicod, président de l'association organisatrice Citron Vert.

Le festival Elektro Circus, qui a lieu depuis cinq ans début mai à Carpentras, a dû lui changer de date et de lieu. « Nous avons eu un désaccord avec la mairie en terme de budget et de contenu du festival que nous souhaitions plus ambitieux », explique Clémentine Maillol, coordinatrice du Collectif Freeson, organisateur de l'évènement.

« Les amalgames sur la musique electro persistent, surtout dans les petites communes », confirme Sophie Bernard, directrice de Technopol, association organisatrice de la Technnoparade :

« Auparavant, des arrêtés municipaux et préfectoraux interdisaient les festivals de musique électro, aujourd'hui, les pressions sont exercées sur les organisateurs et les loueurs de salle. »

Technopole représente des personnes dans la légalité, pour inciter à la professionnalisation de ce genre de festivals :

« Mais même lorsqu'ils possèdent une licence d'entrepreneur de spectacle, ils ont autant de galère que sans, dénonce Sophie Bernard. Il y a une vrai politique de découragement pour ceux qui souhaitent entrer dans la légalité. »

Alors imaginez les festivals électro en CC...


Allons voir si les autres rêvent encore...
http://www.troisptitspoints.net

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