Forum

Se sentir libre de partager....

Vous n'êtes pas identifié(e).

#1 25-03-2012 15:10:25

Rimbaudelaire
Membre
Lieu : Aix-en-Provence
Inscription : 05-02-2007
Messages : 300
Site Web

Poupouppidou – 33 poèmes qui puent des pieds

Fiche technique des poèmes :


•      Année : 2009
•      Km : bloqué à 69 lors d’un tête à queue …
•      Carrosserie : recueil
•      Extérieur : bleu comme une orange
•      Energie : matière grise
•      Boîte : manuelle mais aussi intellectuelle


Liste des options :


•    Femme lubrique  en couverture
•    Jeux de mots automatiques
•    La preuve : céleri en cuir …
•    Ouverture centralisée des alexandrins
•    Système anti blocage des césures
•    Système de navigation GPS pour illettrés
•    Garantie à vie et plus si affinités
•    Vers en alliage
•    Hémistiche  au xénon





Vroom vroom  ! :








Pas ma Lolita (1995)



Quelle est donc cette odeur lascive et singulière,
Dont le voile invisible embrase mon cerveau
Et ravive en mon cœur la plus folle chimère ;
Une joie extatique à l'émoi si nouveau ?


Est-ce quelque parfum occulte et bucolique
Qu'abriterait dans l'ombre un pétale inconnu ?
Est-ce un breuvage exquis dont l'effluve alcoolique,
Oh ! léger, bercerait mon être mis à nu ?


Je ne sais. Plus j'avance et plus m'est doux l'arôme ;
D'un pas soûl, je jouis, et l'iris flageolant,
J'aperçois loin, trop loin, couché‚ comme un fantôme,
A l'érotisme fou, le contour chancelant.


Abstraction sublime ! où mes baisers s'enlisent,
Jusqu'en des os saillants, mais des oiseaux posés
Sur son front dégarni, déjà me subtilisent
La moire de ses yeux bleus et décomposés.









Délices d’Alice (1995)




Dans le sable silice
Et son iris salace,
En silence se glisse
Ma pupille de glace.


Dans le sable si lisse,
Alice se délasse ;
C’est pour elle un délice
Quelque peu dégueulasse.


Tout à coup se délisse
De sa toison mélasse
Un parfum de mélisse,
Puis elle la délace…


Et c’est alors qu’Alice,
Poussant un cri fallace,
Dévoile son calice
Au crin doux et filasse.


Là, s’enlise le vice,
Jusque dans sa crevasse
De couleur écrevisse
Et par endroit lavasse…


Son pistil se hérisse,
Son iris me harasse ;
Je cherche la matrice,
Et mon os s’encuirasse…


Donc je sors l’artifice ;
Elle fait volte-face,
J’écarte l’orifice ;
Sa pupille s’efface…


…Avant que je salisse
Sa ventouse si lasse,
Je quitte la silice,
Et sa croupe salace…







              Lassitude extrême Nord (1995)




Mon cœur n'a plus d'ardeur ; je cherche en vain mon pouls
Et comme un sous-marin chargé de marins soûls ;
Nostalgie, amertume et hautes lassitudes,
Il sombre en une mer aux basses latitudes.

Mais je rêve parfois que dans tes cheveux blonds,
Lourd, je m'en vais plonger avec mes soupirs longs,
Ainsi qu'en tes yeux bleus aux douces attitudes,
Merveille d'océan des hautes latitudes.







                                 

                           Hivernal (1995)



              J'ai fait ce vœu très éclectique ;
              Tous les soleils de l'univers
              Encerclaient comme un écliptique
              Mon cœur qui ne bat qu'à l'envers.


              Car dans ce chaos antarctique,
              La seconde se mue en vers
              Avides de chair apathique
              Et passe comme mille hivers ;


              Et quand vient le rayon optique
              Chargé des souvenirs bleus, verts
              De ton regard énigmatique,
              Mes yeux mouillés sont grands ouverts.


              Comment dormir quand l'esthétique
              De tes membres tout découverts,
              Peuple un sommeil épileptique,
             Alcôve aux supplices divers ?


             Ah ! dormir ! chimère caustique,
             Quand l'hiver me prend à revers
             Si souvent d'un râle, érotique
             Ainsi qu'en des songes pervers...









                           
              Résignation (1995)





Tes baisers ce sont de petites gouttes
De pluie, et glissant sur mon corps perlé
De larmes, sans gêne et cruelles, toutes
Inondent ma peau d’un charme étoilé,


Car je vois briller par anamorphose,
Le rayon divin d’un œil amoureux
Dont l’éclat subtil plonge sous hypnose
Mon pauvre cerveau croulant et véreux.


Mon cœur, désert où jamais rien ne tombe,
Sait l’illusion fatale ; sans bruit,
Il meurt assoiffé, dans mon corps las, tombe
De chair qui prend l’eau : ma douleur s’enfuit.





                           




              Le culte du fou (1996)



Te souviens-tu d'octobre et sa bise diffuse ?


Tes cheveux longs dans l'air valsaient ; tes cheveux blonds
Blonds ! nous marchions légers et de ma voix confuse
Rougissant je contais de tes joyaux oblongs
Cette étrangeté verte et par instant bleutée
(Emeraude ou saphir ?). Le ciel de sa couleur
Noyait dans leurs reflets subtils la plus ouatée
Des modulations (non, d'aucune douleur
Mon cœur ne gémissait), je foulais l'herbe tendre,
Et tu foulais mon cœur ! Combien, combien de pas
Effacés par l'oubli que la seconde engendre ?
Mais de ton attitude aux sublimes appas,
J'ai la marque d'un fer, stigmate des esclaves,
Car je marche comme eux sous le fouet des colons.


Il ne me reste plus de tes baisers suaves,
Dans le cou que deux trous ; pareils à des ballons
Mes yeux à trop pleurer se sont gonflés de larmes.
Par pitié l'amnésie ! En tes cheveux je meurs
De la plus sanguinaire et cruelle des armes :
L'Amour ! Je souffre et tremble, ah ! Souvenir ! mes mœurs
Sont celles d'un ermite à la santé phtisique
N'ayant d'yeux que pour Dieu, qui va l'œil plein d'effroi
En clamant jour et nuit sa prière aphasique
Que la névrose érige en dogme de la foi.







                         
                    Névrose blonde (1996)




J’ai sous le cortex un vestige indélébile,
Rose ! Blond ! Blond ? ( Moi pris d’un vertige débile !),
Fulgurant de douleur, du fruit juste un noyau,
Petit geste voilant sans bruit, oh ! son joyau !


Baiser mouillé sur ta bouche hallucinogène !
Quoi ! tes yeux ! (je t’aime) ; hé ! leur iris halogène !
Bleu ! Vert ! Blue ? Green ? ___Létal, ___non ! il s’épanouit :
« Adieu »___ ! ___Bleu, vert ? Au bleu le mien s’évanouit.


Sur tes seins des lambeaux de mon cœur s’éparpillent
Au dernier baiser rose et mes yeux s’écarquillent
Car se mêle à mes flots de larmes continus,
Le murmure de tes orgasmes contenus.


De ces cheveux, la jungle, aube de ma névrose !
Que mord le souvenir d’une caresse rose !
La blondeur de chacun fut pour moi le flambeau
Qui brûle de mon cœur un ultime lambeau.


Dis-moi, les sanglots blonds que ma douleur distille,
Un jour sécheront-ils ? ou de ton limbe hostile
Mourrai-je suicidé ? Tes rires longs ! et moi
Qui pleure, tu t’en fous ? Puis ; ___mes chairs en émoi ?








                           Aliénation (1996)




Je l'entends qui me brise, hé ! j'ai si mal ! ___Sanglots.
Vague, la mer gronde (où ?). La rumeur de ses flots
Bleus, gris, noirs ? en moi monte et soulève cruelle
Mes souvenirs d'été, douleur perpétuelle.


Mon spleen lèche les sols rouges, verts, jaunes, bruns,
Les sols, rouges ! sableux ! Sur ma peau les embruns ;
Baisers frais et mouillés ! Le reflet monotone
De mon iris flamboie aux couleurs de l'automne !


Ton rouge à lèvre rose et mon cœur éclaté !
Automne, été (bleu, bleu, si blond), automne, été,
L'hiver je m'en irai plonger dans ton squelette,
Arborant fier, très fier, ta jupe violette.


Mais tes cheveux blonds; blonds ! seront-ils toujours blonds
Oh ! je le sais ! Déjà je les palpe, si longs !
Ces cheveux, ces cheveux qui crèvent ma cervelle
Dis, je la sentirai leur essence rebelle ?


Automne, été‚ (bleu, bleu, si blond), automne, été,
Mais le reflet joyeux de ton clin d'œil bleuté
Bercera-t-il mon cœur en hiver ? et ta bouche
Aura-t-elle raison de moi, rose et farouche ?










                                Blonds (1997)





Oui, blonds, ils étaient blonds, blonds ? Que tu m’écrivisses
Ta ferveur, j’eus pleuré, mais de mon cœur fendu
Perlait la libido : tes cuisses écrevisses !
Et ta bouche mouillée au fard rose, fondu !


Mais je garde en mon sein bien plus que les muqueuses,
La toison grisante oh ! qui dans l’air délassait
Ses arabesques d’or ; tes pupilles moqueuses
Ne le surent jamais : CELA ME DEPASSAIT.


Ton parfum : « sans issue » ? Et quand dans l’indolence
D’un songe je soufflais : « ta crinière je veux »,
Tu ne voyais en moi qu’un sotte insolence,
Alors que je rêvais d’océans de cheveux…


blonds, Blonds, BLONDS. Je nageais très loin de leurs rivages,
Plaquant mille baisers sur chaque fil sucré
(Leur laque ou ta maîtresse ?) et déjà les ravages
Du réveil brisait tout mon rêve sacré.


Pourquoi ? Je…oh ! un fil ! le ciel bleu nous martèle ;
Les coquelicots, blonds ! mes yeux étiolés
Gonflés de sanglots, blonds ! Oh ! la langueur mortelle !
Ton parfum « Vol de nuit », blond les soirs étoilés ?








                     
  Lolita boutonneuse (1997)






D’avoir dévoilé ces boutons


Au grand dam de tes yeux en larmes


Je suis au regret mais jetons


S’il te plaît de mon cœur les armes


Car dans sa noirceur à tâtons


Je t’ai découvert mille charmes.










             Insomnie (1997)





Perdu : sommeil. Combien de ces nuits blanches,
Où le cerveau cerné de rêves blonds
(Broyant du noir !),  j’ai caressé tes hanches
Aux frissons lents du bout de mes doigts longs ?


De mots exquis je célèbre ta bouche
(Que tu n’ouvrais que pour des esquimaux !)
Son palais doux ! et sa langue farouche !
Ses soupirs hauts ! sa denture d’émaux !


…Déjà l’aurore et l’horreur boréale
Emplit mes yeux dont le voile sanglant
Vient effleurer, las, cette mer australe,
Et ce soleil de ton iris cinglant.


………………………………………….


Trouvé : cerveau (poids; mille cinq cents grammes),
Perlé de Sang. Particularité :
S’est écrasé sublime d’anagrammes
Contre le mur de la réalité…








                   
                       Lolita de Valence (1997)




           A la douceur de tes mains, je perds soit
           La raison, soit l'ardeur quand l'une anime
           De ses doigts longs ce frisson que perçoit
           Le flanc transi de mon corps unanime.


          Sur mon grand front ton regard disséqueur
          Se pose encor : petite Eve hantée
          Par ma laideur, ma taille, dis, ce cœur
          Malingre a-t-il fui ton âme éventée ?


          Je ne sais plus. Le chagrin l'a serré,
          Son pouls faiblit ; sache qu'il t'aime, rôde
          Comme un chien triste et dolent, lacéré,
          De ton iris il lape l'émeraude.








                      Apathie (1997)



J'ai coulé dans l'amer d'un amour qui vexa
Cupidon, enjôleur, car ses yeux, l'un sans cible
L'autre las, m'ignorait mais jaloux, l'Insensible
Me perça l'entrecuisse et ta tête avec ça.


Et puisque cet oracle a sans doute éteint celle
Qui fit feu sur mon cœur transi par tant d'hivers,
Et qui par temps d'été pleurait des spleens divers,
J'ai perdu trace en lui de la moindre étincelle...


...Quand de ton marbre gris je m'approche si près
Que je meurs à mon tour, mon kirsch comme un sot, lance
Des sizains mais reçoit comme écho, l'insolence
D'un silence au blizzard d'effroyables cyprès.


Du spleen au gin je passe ; ivre mort je t'achète
Ton pippermint get mais, je ne vois qu'un tombeau
Au retour et je hurle aux passants flous ton beau
Visage, et ton regard qu'un sang encor tachette.


Les soirs quand dans ma bouche un alcool tendre et fort
Coule à flots, je l'entends qui pleure et se lamente,
De la tienne espérant ces baisers à la menthe,
Et mon corps épuisé titube sans effort...


... Dans la douce izarra tout s'irise, mais l'Ange
Blond et libidineux, les flammes de l'été,
Dont la lueur s'est jointe à celles du Léthé,
Je ne les trouverai hélas dans nul mélange.


Mais sur tes seins fleurant la framboise et minant
Mon moral, moi qui suis avant tout romantique,
Je mourrai suicidé car dans le rhum antique
Ils me reviendront, nus ! en un rêve éminent.






                                 

 

         J’ai le vers solitaire (1997)



Il ne rime qu’au vert de ton œil solidaire…



                          Crac.





                           
                   L’orchidée (2002)





C’est une fleur étrange et rare, en or qui dès
Qu’on la touche se couche, et sur laquelle des
Désirs coulent à flots, mais ôtez-vous l’idée
Qu’un jour vous butiniez ma petite orchidée !







                   
                      Lo (2002)



Caressant le reflet cristal-aluminium
De l’ascenseur glacé, vers le rez-de-chaussée
Coule mon corps dolent, autrefois d’uranium
Rêvant, où perlerait ma chair ivre et froissée.


Oh ! mon petit trou noir ! Tu t'en vas le soleil
Dans tes tresses, filant bec ouvert d’astre en astre !
Plein de détresse moi, vers l’éternel sommeil,
Je m’envole meurtri, de désastre en désastre…


Te souviens-tu ces mains dans mes cheveux rasés ?!
Et mon corps plein d’abdomignons, sais-tu qu’il danse
Ma belle obsidienne, imbibé de rosés,
Ondulant comme un fil de ta coiffure dense ?


Mais ce soir dans un autre ascenseur on descend,
Au sous-sol ma carcasse et toutes ses pensées,
Qui se sont fait la paire au jade incandescent
De ton œil, indécent par ses douceurs passées…


Oh ! pour d’autres phallus ton limbe s’est ouvert,
Alors je me fous bien qu’on me jette à la morgue ;
Je voudrais seulement que soit là ton œil vert,
Et qu’il ne coule pas quand demain geindra l’orgue !


Soit longanime Lo, car je garde l’espoir
Qu’à ta beauté métisse un jour je ressuscite,
En coco sous ta langue, ou chanceux en miroir
Ebloui par ton sein au reflet anthracite !



                               






       
                                         Post-scriptum à ma dentiste obsidienne (2002)






               Vos canines se font moins câlines quand elles goûtent mes chairs ma chère. Vos incisives sont plus incisives et vos molaires ne modèrent plus leurs émaux ni leurs mots quand vous me prenez en bouche…Je crois même que votre mangue rêve d’une autre langue et votre palais d’un autre que moi et d’un autre roi ! Valet las, je meurs entre vos cuisses et coule dans votre cœur, car votre amour n’est plus qu’une carie ! Mais malgré les menottes, avec mes trente-deux quenottes, je mâche votre encéphale plein de désamour, et je m’en vais. Boum-boum.









       En attendant le raz de marée (2002)




       Je suis tout empli de liqueur,
       C'est Hiroshima dans mon cœur,
       Ton départ est une tempête,
       C'est Nagasaki dans ma tête.


       Ah ! qu'il est bon de se cuiter,
       Puisque tu viens de me quitter,
       De crever sur l'oreiller rouge,
       Pour que plus rien jamais ne bouge!
       ..................................……………...


       Oh ! les glissements de terrains
       Qui m'enlisent ! __ Et de tes reins,
       Le string noir et son fol effluve
       Réveillent d'un mort le Vésuve !







           



           L'Oeil Rose  (2002)



     J'aime ton œil humide Kate,
     Voir ta pupille délicate
     Se dilater avec délits,
     Kate, et s'iriser sur des lits…


     Mais hélas, tel l'or c'est un leurre
     Où fane mon cœur toute l'heure,
     Car d'autres déflorent ta fleur,
     Effleurent ta flore et la leur…


     Et meurt le soleil. Je l'implore,
     Ton œil ! - Plein d'horreur je l'explore
     Jusqu'à l'aurore, las, pleurant,
     Et ton parfum enfui fleurant…


     Et je me promène, torpide,
     Parcouru d'un désir turpide,
     Fouettant avec dureté
     Ton œil rose et son duveté.



       

         

       

            Le vieillard et l’enfant (2002)




Sous mes dessous flottants, tes doigts longs et teintés
D’arabesques d’argent, par spasmes éreintés,
Câlinent ma peau fine, ivres me déculottent,
Puis légers, tes seins doux soudain me décalottent !


Mais sauvage atterrit ton iris assassin
Écharpant atterré, mes bourgeons d’agassin !
D’une feuille de vigne, affolé s’adonise
Mon os, grand crû flétri : Déchiré, j’agonise.


Lo ! mon cœur turgescent se disloque, entaché,
Et d’un autre ton chat, je crois s’est entiché !
Son prépuce à ta bouche, épris, un mâle adresse,
Du Pétrus à la louche aigrit ma maladresse…


Hé ! ton œil étoilé si pur et scintillant !
Mon corps étiolé s’y love sautillant,
Son impuissance mord, lui cherche une cachette,
Hélas n’en pouvant plus…caresse la gâchette !


Et coule de mon corps, ce fût de bourdillon
Plein d’alcool et de trous, un épais bourbillon
Où mon cœur en morceaux, qui sur tes seins gigote
Presse les cieux cruels que la mort le ligote.


Mon âme enfin s’enfuit vers tes yeux de jais, mais
Je regrette déjà leur iris que j’aimais,
Inonde le lino plein d’amour et ta mine,
Exhale des soupirs aux parfums d’étamine …


Je te sens tituber, alors ton pas lent, beau
Se transforme funèbre, en étrange lambeau,
Et ton sang ce bouillon tout chargé d’héroïne,
Se glace t’affublant d’un regard d’héroïne …


Tu tortures ta chair de tes ongles nacrés,
Mais rien, Lo ! ne te rend mes va-et-vient sacrés ;
Ni tes fellations douces et historiques,
Ni tes cris déchirants, maintenant hystériques …


Oh ! mon sucre d’orgie ! à mon corps décédé,
Oh ! mon souffre-douceur ! expire, décidé,
Dans une camisole un cœur fou qui résonne,
Où l’isole l’asile, et que rien ne raisonne !



                     

     

           A une sirène si reine (2002)




Tu transperces ce soir mon œil de merlan-frit
Par ton corps de sirène et de reine, Sandrine !
Mais gît mon cœur serré, pareil à la sardine
En boîte, et que ta main si délicate ouvrit !


Sans toi mon cœur est seul et plat comme une sole,
Et ma face simiesque, oui, vire de l’orang-
Outang au chimpanzé ! …mon corps tel un hareng-
Saur se froisse, et rien sauf tes yeux ne le console !

     






          La Dernière Cigarette (2002)



Entre tes doigts safran, roule le caporal,
Glissent nos regards noirs au vide sidéral,
Brisés par les regrets et la douleur fleurie,
De tes poumons fanés à la chair équarrie.


Doucement t'embrassant, couché sur le rebord
Du lit blanc, je l'entends le démon qui te tord !
A ta demande alors, d'une grâce infinie,
J'écourte comateux, ta cruelle insomnie…


Le briquet vient lécher ma bouche de fumeur :
Avant que me foudroie une rose tumeur,
Je vais à la fenêtre où la douleur suée
S'évanouit soudain pour n'être que buée…


Ma bouche à ton sein blanc et son joyeux babil !
Diaphane ta main, chatouille mon nombril ;
Dans ta robe je roule et déclame ma joie,
Et ma joue amoureuse à ton rire rougeoie !


       



                 
             Impromptu à la cigarette (2002)





Dans le cendrier noir !un bourgeon de cancer !
Ta main qui danse avec ! …tes poumons de concert,
Versent leur cendre grise, où mon cœur qui s’effraie,
S’anémie amoureux, poussant des cris d’orfraie…


Et tu laisses ma joue à tes lèvres jouir
De baisers fous, avant qu’on vienne t’enfouir,
Et qu’ainsi mon corps las enfin se purifie,
Mère ! avant que le tien, si beau se putréfie !



             




  Le non de la nonne (2005)




Les fleurs de magnolia,
Tamaris, camélia,
Tubéreuse bleue, alysse ;
Les volubilis ! , Alice,


Tu les as tant repoussés
De tes longs bras retroussés,
En crachant sur toute éthique,
Et blâmant mon corps étique !


A me refuser ton con,
Toujours en me disant "non !" ,
Ainsi qu'une pure nonne,
Te voilà comme une conne !


Je te l'avais pourtant dit,
Avec mon regard maudit ;
" Obéis dans la démence
A mon amour sans décence !"


Et les fleurs d'eucalyptus,
D'hibiscus et mes rictus,
Ont pris racine en ta tombe,
Pour enfin fleurir en trombe !
                       






La panne des sens (2005)




Les souvenirs dansants
Et les parfums d’encens
Me rappellent les tresses
Ondulant sur tes fesses,


Poupardes sous ton jean
Moulant ! Et dans le gin,
Mes cellules nerveuses
S’abandonnent rêveuses…


Je fais le joli cœur
Noyé dans la liqueur
Et parsème tes cendres
De quelques baisers tendres…


Oh ! mon petit biquet !
Dans la main un briquet,
Je hurle sans décence
Et m’asperge d’essence !

                 







                 
          Sainte Marie mère de Dieu (2005)




C’est mon sang amoureux qui sur tes pieds se rue !
Je vous salue Marie et vous salis ma rue !
Un poignard dans le cœur aux passants je souris,
Ainsi qu’à ton œil doux, gris ! comme une souris !


Priez pour moi bêcheurs ! sous la lame gigotent,
Mes muscles langoureux que tes charmes ligotent !
Mais qu’importe le suc, la douleur de mes chairs :
Sur mon torse pourpré se pressent tes seins clairs !


Ma sainte ! qu’à jamais l’avenir illusoire,
De mes tristes amours au passé dérisoire,
Embaument des Edens, où nous serons bénis,
Où vous et votre fruit Jésus serez bannis !






               
             

                     Lolita (2005)




Je ne suis qu’un gueux fou plein de désirs fougueux,
L’œil empli de folie, et mon poing tout rugueux,
De la geôle les murs cogne, et ne se cajole
Qu’au murmure envolé de ton corps qui flageole !


Oh ! le ciel éclatant derrière les barreaux,
Me rappelle tes yeux, ces infâmes bourreaux !
Mais comme dans les miens tant de démons ululent,
Des pilules sans cesse en ma gorge pullulent !


Je rêve de passer une bague à ton doigt,
De t’en mettre un sans voix, et ce comme il se doit :
Des soupirs et des mots d’amour brûlant ma langue,
Au roulis virginal, oh ! de ta chair qui tangue !


Attaché sur mon lit, l’œil toujours méprisant,
Je ris des jolis tas au ragot médisant,
Du juron éploré que ta mère profère :
Et c’est toi lolita qu’alité je préfère !








Épitaphe d'un nain connu (2006)




Et voilà, l'œil mutin, j'offre pour seul dessert
Mon corps trop mûr aux fleurs, et celles sous des serres,
Perçant l'écrin vitré, de leur parfum dessert
Tes lèvres que jamais hélas tu ne desserres!


Alors jamais plus, non! je ne veux voir d'éthers,
Ni même par malheur qu'un jour on me déterre;
Je souhaite qu'avec mes compagnons les vers,
Festoyant à ma mort, tous vous leviez un verre!


Car sous l'humus je rêve au ressac de la mer,
Et d'un rose lambis, léchant toute l'amère
Chair, des cunnilingus (Oh! Leur rythme d'enfer!),
Sans cesse au paradis, Lo, je brûle d'en faire!



Le 11 janvier 2006,
sous un réverbère moribond et anachronique.










Onomatopée d’un disque rayé



Mon assassin encensé,   
Ô matassin insensé,         
Viens, déchire mes fibrilles     
De tes poings lourds et fébriles !
     

Moleste-moi, sans répit,       
Vas-y, surtout sans dépit,     
Et qu’à ma bouche qui mousse,   
Jamais ton fiel ne s’émousse ! 


Plonge-moi dans le coma,   
Mon tendre amour, d’un trauma     
Fulgurant ! Mon bel ivrogne,   
Jusqu’au bout de la nuit… cogne ! 


Boum ! paf ! au petit matin,   
A  ton râle si mâtin ,   
Inerte, aux coups je m’adonne,   
Avec des ris de madone ! 


………………………………………………………………….


Criiiitch, scraatch ! Le disque est rayé,   
Et notre horizon noyé :                 
Ce n’est, idole phtisique !             
Non, plus la même musique …     

     

Trinité Marignant,
le 26 juillet 2003.               



       

       



                        Lisou (2008)





Tous mes membres brisés ce soir se sont grisés,
Dans de doux vins divins pour noyer ma grisette …
Hé ! Docteur ! ses yeux verts ! Gris ? - De grâce, lisez
Ces vers déliquescents à ma tendre Lisette :


« Ma camisole usée étrangle un coeur miné
Car je rêve Lisou de te faire minette,
Mais tressaille soudain, le corps tout bâillonné,
Qu’un infirmier transperce avec sa baïonnette !


Hep! mon cerveau givré que l’on va lessiver,
Adule tes seins chauds, plus doux que les civettes
D’Afrique ! Et las j’attends, amoureux à crever,
De les éplucher comme, oh ! de roses crevettes ! »








Impromptu nasillard (2009)





Sur son nid d'barbelés mon cerveau se détisse;
Holocauste aux amours se consumant sans fin,
De vols low cost il rêve en savourant enfin,
Les doux produits locaux de ta beauté métisse ...


Holocauste aux amours se consumant sans fin,
Nimbé de cauchemars nazis, soûl il esquisse,
Les doux produits locaux de ta beauté métisse,
Sur du papier d'Asie au parfum superfin ...


Nimbé de cauchemars nazis, soûl il esquisse,
Ton p'tit corps dénudé doux comme un séraphin,
Sur du papier d'Asie au parfum superfin ...
Oh! ton étoile jaune ! Eh ! ta croupe réglisse !


Ton p'tit corps dénudé doux comme un séraphin,
Dans un train plein de fiel, vers l'horizon il glisse !
Oh! ton étoile jaune ! Eh ! ta croupe réglisse !
Elle orne l'abat-jour d'un marchand aigrefin ...





Coco & Codex (2010)





Une envie de sexe
Avec toi, ça ne s'ex-
plique pas, ou si peu,
C'est ainsi, je n'en peux


Plus, je me sens si vigoureux,
Le cœur tout vaporeux !
Mais dans la plus complète apoplex-
ie, je noie encore ma poupée en latex


Et la fourre par reflexe,
Car mon crâne vide comme un vortex
Ne rêve que de lendemains radieux
A tes côtés, dans quelque pieu


Divin, où nos ébats licencieux,
Se mêleraient aux mots les plus vicieux !
Hélas, comme je ne t'ex-
cite plus plus, me voilà bien perplexe,


Avec mon cœur que tu as mis à l'index ...
Alors je cherche en vain un codex
Dont le remède fou et miraculeux
Me ramènerait ton sourire amoureux,


Mais Comme je ne trouve rien de bien capiteux,
Mes cris s'enchaînent à la queue leu leu
Et je m'en vais crever avec mon ex-
travagance, car tu n'es plus qu'une ex...








  Ce parfum, your perfume (putain de voiture !) - (2011)






Ce soir je suis à cran, me voilà sans le sou :
Pour quelques yens bling-blings je me donne à ces hyènes
Avides ces temps-ci de chiennes eurasiennes
Faisant fi sans dégoût, argh ! de tous les tabous !


Pour quelques yens bling-blings je me donne à ces hyènes,
Je les laisse m'user avec tous leurs joujoux,
Faisant fi sans dégoût, argh ! de tous les tabous !
Et sous les coups de fouets, j'attends que tu reviennes ...


Je les laisse m'user avec tous leurs joujoux,
_ Leurs crampes ? chuut !! sans mal, ivre je les fais miennes,
Et sous les coups de fouets, j'attends que tu reviennes ...
Par dessus par dessous, oh ! ces infects sajous !


_ Leurs crampes ? chuut !! sans mal, ivre je les fais miennes,
Cherchant à pleins poumons ce parfum qu'ont dissous
Par dessus par dessous, oh ! ces infects sajous !
Un chauffard et mes yeux ! _ Pleins de pluies diluviennes.

Dernière modification par Rimbaudelaire (25-03-2012 15:32:18)


J'ai la mémoire infaillible et c'est là ma faille...

Hors ligne

Pied de page des forums

Propulsé par FluxBB 1.5.3