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#1 Re : Présentation » Le Caphar et son capharnaüm » 09-02-2006 15:06:18

Je confirme que ce billet est purement magnifique, un instant de vrai bonheur à sa lecture, et un cri du coeur qui résonne encore aprés avoir fermé le blog!


Respects sincéres et profond

Vudock

#3 La taverne » L'interview de Jluc, membre du groupe Manella » 06-02-2006 14:44:59

Vudock
Réponses : 5

1)"Bonjour Jean luc, tu représentes Manella, tout d' abord, présentez-vous un peu…."

Manella c'est à l'origine un groupe d'amis. Un jour l'un d'entre eux, Marco, s'est rendu compte qu'avec son ordinateur et sa guitare il pouvait faire de la musique, la diffuser et être écouté. Les autres l'ont suivi. Le « groupe » - mais je ne sais pas si le mot « groupe » est très adapté à ce que nous sommes - est né en 1999.

2) Explique-nous ce projet et comment vous fonctionnez ?

A l'origine, étant géographiquement séparés,  nous utilisions énormément internet pour envoyer des samples. Tout était nouveau. Nous tentions des expériences étranges et exaltantes comme de réunir dans une même chanson un chanteur chinois, russe ou québequois (Www Music Revolution , Sales gosses , Chinese memory…). Nous étions alors très productifs et toujours satisfaits de nos productions, même des pires. Aussitôt créé, un morceau était partagé sur notre site officiel. Nous avons connu nos moments de gloire waroliens : Zicweb de la semaine sur RTL, passage en live sur France 2 sur l'émission CLICOMEDIE (nous qui n'avions jamais joué ensemble), notre photo en première page du journal local…  Ca ne faisait pas de nous des musiciens, ni de notre groupe un vrai groupe, mais ça nous a beaucoup amusés.

Avec le temps les choses se sont tassées, et pour ma part je me suis mis à faire ce par quoi j'aurais dû commencer : composer au piano. A présent, je mets énormément de temps à finir un morceau, mais ce que je fais me semble un peu plus consistant que ce que je faisais auparavant. Les autres ne composent plus en ce moment. Pierre, Elitsa, Marco et Gaël m'ont cependant aidé à finaliser mes trois dernières productions : « L'audacieux », « Jeu Vidéo »  et « Chanson réaliste ».

3) Concrètement, La musique libre pour toi , pour vous, c'est quoi?…

Nous sommes des musiciens amateurs. Nous avons fondé "Manella" parce que nous avions envie de nous exprimer de façon collective sur le web. Publier librement nos oeuvres sur le net c'était leur donner une chance d'être écoutées. Nous voulons diffuser nos créations le plus largement possible et n'avons aucun objectif commercial. Les choix pour un petit groupe comme le nôtre sont simples : ou diffuser librement nos titres ou ne rien diffuser du tout. 

4) On parle souvent des artistes… et le public ? n'a-t-il pas aussi une réflexion à avoir, lui qui pense souvent que libre = gratuit.

Je n'ai pas d'avis sur la question, j'ai un peu de mal avec l'idée que la création artistique est un domaine exclusivement réservé à des professionnels. Pour moi on devrait tous être à la fois public et créateur… dans ce cas la question de l'argent ne se poserait plus vraiment.

5) Un célèbre présentateur US termine généralement son émission par le questionnaire « Bouillon de culture ». Nous on va faire le questionnaire Ram Samudrala, auteur du texte « La philosophie de la musique libre ».

Pourquoi devons-nous libérer la musique ?

Quelques beaux principes : toute création est re-création et donc tout musicien compose avec des éléments dont il n'est pas propriétaire (les mots, les notes, les principes de base la musique, etc.). Peut-on revendre ce qui ne nous appartient pas exclusivement ?

Voilà pour la théorie, mais je me connais suffisamment bien pour dire que je tiendrais un autre discours si j'avais la chance de vivre de ma musique !

Plus sérieusement je ne crois pas qu'il faille imposer une quelconque libération aux artistes qui ne le désirent pas. Par contre je crois vraiment qu'il faut tout faire pour promouvoir les autres !

6) En quoi la libération de la musique est elle une action éthiquement correcte ?

Elle a l'avantage de permettre la diversité et l'abondance. Surtout elle permet à des artistes, qui ne le seraient pas autrement, d'être écoutés.

7) Les musiciens ne vont-ils pas mourir de faim si ils libèrent leurs musiques ?

Contrairement aux les descendants de Ravel, si nous avions compté sur la Sacem pour nous nous nourrir ça fait longtemps que tous les membres de Manella seraient morts de faim. Je suis que 95 % des auteurs compositeurs sont dans notre cas.

8 ) Les compagnies de disques ne vont-elles pas exploiter les musiciens qui font de la musique libre ?

J'en doute… et pour ce qui nous concerne nous ne demandons qu'à être exploités par qui voudra. Hélas le « marché » du disque est beaucoup trop petit et beaucoup trop concentré pour accueillir les milliers de petits créateurs indépendants. Contraints par des logiques économiques, les distributeurs traditionnels de musique sont en effet plus tentés par la concentration que par la diversité. Nous ne blâmons personne d'ailleurs, notre public reste confidentiel et nous ne voyons pas très bien quel serait l'intérêt d'un producteur à investir dans un petit groupe comme le nôtre !

9) Que faut-il faire pour libérer la musique ?

- Cesser de télécharger illégalement les artistes qui ne le veulent pas et cesser carrément de les écouter si on est un militant pur et dur du libre.

- Ne pas attendre des radios qu'elles vous disent ce qu'il faut écouter

- Etre curieux, rechercher et écouter de la musique libre (sur revolutionsoundrecords.org, jamendo, musique-libre.org, ou n'importe quel autre portail)

- Se fédérer : tous les musiciens du libre devraient être solidaires. La première chose à faire c'est de parler les uns des autres. Nous proposons d'ailleurs à tout groupe qui suivrait la même démarche de parler de lui sur notre site officiel.

10) Bon ok, maintenant passons aux choses sérieuses…. Je vais me faire l'avocat du diable…

Moi aussi :
Soyons sérieux, la musique c'est une affaire de professionnels. Cinq ou six grandes stars suffisent amplement à satisfaire le marché. De plus cette concentration permet des économies d'échelle et de substantiels bénéfices pour les ayants droits et l'industrie du disque. On devrait interdire la musique libre, elle nuit à la croissance économique du pays…

11) Franchement le libre, c'est comme une petite fille qui joue à la dînette. Elle recopie les grands, elle recrée ce qu'elle voit…

Tout le monde recopie tout le monde, les grands comme les petits… Vous connaissez un artiste sans aucune influence ? Pas moi. Un morceau qui tomberait du ciel sans s'inspirer de rien, sans arrière plan culturel, sans références, n'aurait d'ailleurs aucun sens et le public n'aurait aucun repère pour le comprendre… Un objet culturel repose sur ce qui le précède.

12)Certains de vos textes sont en alsacien, langue encore parlé par 60% des habitants d'Alsace!Avez vous choisis de les interpeller ainsi, de montrer une diversité culturelle, plutôt que de céder à la facilité de l'anglais?

L'intérêt du libre c'est de permettre la diversité, n'essayons surtout pas de faire tous la même chose. L'alsacien est la langue de nos parents. Pour ma part, si je le maîtrisais bien, j'écrirais toutes mes chansons en alsacien. J'aimerais bien entendre de l'électro, de rap ou de pop en alsacien. Le choc de deux cultures ça peut créer des choses vraiment jubilatoires. Hélas un seul membre du groupe, Pierre, sait vraiment parler en alsacien.

13)Nombre de vos textes sont inspirés du quotidien, peu en fait sont du ressort de l'imaginaire. La rue, votre monde proche, c'est votre Muse?
Moi j'aime bien chanter des petites choses justes et pas très glorieuses. J'aime pas beaucoup la chanson donneuse de leçon, ni les auteurs qui prennent la pose. J'aime bien les anti-héros, les losers. Manella est un groupe de losers !

14)Vous avez une expérience de groupe, mais essentiellement à travers la toile.J'ai lu dans un article qu'une tentative de répétition commune en"vrai" fut un echec? quelle raison fait que vous arriviez à aboutir tant de projet sans jamais vraiment vous réunir, disons pour faire une scéne?

Jusqu'à il y a peu, une grande partie du travail était faite avec un ordinateur, la phase d'enregistrement était rapide.  De plus le « groupe » n'en a jamais véritablement été un, chacun compose ses morceaux (même si nous avons participé ponctuellement aux morceaux des autres), nous nous apparentons plus à un collectif d'artistes amateurs. Plus récemment nous nous sommes réunis (deux des membres sur cinq) pour jouer de temps en temps ensemble. Nous réalisons à quel point l'intérêt de la musique c'est de vivre sur une scène. Si un jour on me demande de venir chanter quelques morceaux pour une première partie de concert par exemple (tout seul avec un piano), je suis partant ! Je suis persuadé que Pierre ferait de même avec sa guitare et ses morceaux.

15)D'avoir été remarqué et diffusé dans ZikWeb sur RTl grande radio multinationale,plutôt éloignée des préoccupations du libre, vous en pensez quoi?

Nous avons été très étonnés. Les radios ne diffusent habituellement que de la musique signée, labellisée, estampillée, code-barrisée. Nous sommes tombés sur un type, Bertrand AMAR, qui avait une démarche très saine : il parcourait la toile à la recherche de morceaux qui l'amusaient et les diffusait à l'antenne sans aucune préoccupation commerciale. C'est admirable.

16)Les médias, radios, télés, presse écrites, se sont intéressés à vous à de nombreuses reprises, ce qui a du ajouter à votre notoriété. Avez vous eu des contact avec des labels vous proposant de vous produire?

Non, jamais. Je ne vois pas quel serait leur intérêt…

17)L'avenir de Manella, c'est quoi en 2006?

Pour ma part, en parallèle de mes activités professionnelles, je vais sans doute continuer à produire modestement et lentement des chansons, continuer à proposer sur notre site où je sais qu'elles seront régulièrement écoutées, même si c'est par un public réduit. J'espère un jour pouvoir chanter mes productions en public (un petit public me satisfera). Et sinon je me produis en novembre 2006, mais pas en concert, au théâtre (avec tout de même une petite partie musicale).

Pierre continuera sans aucun doute la musique, j'espère que nous ferons de nouveaux morceaux ensemble. Marco continuera ses expérimentations sur le net, j'espère qu'il produira d'autres tubes comme « les portables » ou « la trompette ». Nono continuera à ne rien faire et Zmorlock, là où il est, continuera sans doute à faire hurler sa guitare électrique (je précise qu'il n'est pas mort !).

18)En te remerciant Jluc pour avoir pris du temps à répondre à nos questions et avoir  mieux fait découvrir Manella, pour terminer, je te laisse te poser une question , de ton choix, celle que tu veux, même si elle n' a aucun rapport avec notre thème de discutions et y répondre.

Voilà ma question : Jean-Luc n'y aurait-il pas un peu d'aigreur dans tes propos ?

Si, un peu... Je n'ai pas besoin d'argent, j'ai un métier, je gagne suffisamment bien ma vie, mais j'adorerais être payé pour écrire des chansons car ça me donnerait de la crédibilité. Le problème c'est qu'on ne vous prend pas au sérieux quand vous faites les choses gratuitement : ni vos amis, ni votre famille, ni personne. Ca apparaît au mieux comme un loisir, au pire comme une perte de temps. Dans un tel contexte, c'est difficile d'être productif.


Les gens ne perçoivent pas toujours à quel point l'expression artistique peut être aussi indispensable que de bouffer, qu'on soit doué ou qu'on ne le soit pas : ça donne du sens, ça éclaire l'existence. Quel que soit son talent, quand on y met vraiment de la sincérité et de l'enthousiasme, ce qui est le risible peut devenir touchant, ce qui est médiocre peut devenir sublime, et ce qui est particulier peut devenir universel. C'est du moins ma conviction.

Jean-Luc (alias alco)

#4 Re : La taverne » Soyons sérieux........rions » 01-02-2006 12:40:53

Revolution Sound Records a écrit :

effrayant lol ....mais il faut bien monter le son pour entendre le message caché big_smile

[align=center]
yelwink.gif[/align]

Exact, faites péter les enceintes et ouvrez les fenêtre

#5 La taverne » Soyons sérieux........rions » 01-02-2006 12:35:04

Vudock
Réponses : 5

Pas de commentaires, à vous de voir!


[align=center]http://media.kladblog.com/media/200512/ … versed.swf[/align]

Sorry, mais moi ça m'éclate..............:D

Bien à vous

Vudock

#6 Re : Atomic Cat » une petite compos pour nouvelle année! » 01-02-2006 10:18:55

Atomic cat a écrit :

J'ai toujours pas reussi à télécharger la totalité du fichier emul, j'ai commencé mardi soir, et comme dit la chanson : "j'attendrai le jour et la nuit......"!:D
wink

Tu veux un slot ami?

Vudock

#7 La taverne » insolite,18 trous en musique » 28-01-2006 17:22:43

Vudock
Réponses : 3

[align=right]Sources :http://www.mysoldius.com/products.shtml#[/align]
Rédigé par Jluc Rostonov pour RsR


Ah que les riches et surtout les riches golfeurs peuvent être content !

Jusqu'ici ils devaient faire leur parcours de 18 trous accompagné seulement du chant des oiseaux dans le bruit inconforable des clubs frappant la ch'tite baballe.
Vous me retorquerez qu'ils pouvaient toujours utiliser un balladeur ou une clef Usb pour l'écoute de leurs Mp3 acquis, of course, en toute légalité!
Oh my good, schocking, vous répondrais-je avec cet à-propos qui est mon apanage( je sais, on a que ce que l'on mérite !!!) Vous imaginez Tiger Wood des écouteurs dans les oreilles? non mais camarade, tu vas ou là? dis tu vas ou, hein? Vérifier? non je t'assure, c'est inimaginable !!!
Cette détresse pour les golfeurs mélomanes, (c'est pas une injure!) allait-elle perdurer?
Que nenni.....Pour combler ce vide musical la société Caddyshack commercialise  un caddy pour ranger ses clubs, le Rodney Dangerfield qui, en plus de proposer un dock ainsi qu’un chargeur solaire pour iPod, dispose d’une fonctionnalité révolutionnaire : l’éjection des clubs par air comprimé!

Si, si je t'assure! La preuve en image, magnéto serge, euh! Vudock.......!


[align=center]lggolfbag0zm.jpg[/align]

Alors, c'est pas beau ça!

Bon si t'es pas golfeur tu t'en fout, je te comprends.Mais si tu l'es voici le prix 800$....ah tu t'en fout aussi?

Moi aussi d'ailleurs, mais quand la connerie est à ce niveau je trouve un charme exquis à la faire découvrir....et toc!

Bien à vous

Jl Rostonov

#8 Re : The E Sound Project » Petite mise à jour de mon archive Mp3... » 27-01-2006 12:19:40

lool, moi aussi au debut j'ai pas trouvé^^

http://www.revolutionsoundrecords.org/download.php

Profite-en pour lire la"Charte"

Bien à toi

Vudock

#9 Re : Présentation » salutations » 27-01-2006 10:48:44

Oups, Doc, je manque à tous mes devoirs............mais bon on va pas le cacher on se connait et du coup même pas pensé à te saluer^^
Et puis j'avais le post à faire pour présenter ta zic et tout ça quoi(Vudock dans un exercice langue de bois, pas trés crédible, hein^^)


[align=center]bien05.gif[/align]

Et délivre nous tes compos, ici, il y a de trés bonnes oreilles!

Bien à toi

Vudock

#10 Re : The E Sound Project » Petite mise à jour de mon archive Mp3... » 20-01-2006 17:08:04

ah, ah qu'il a écouté le Vudock.....................et qu'il aime les sonorités funky....mais les commentaires furent déjà fait en live, pas belle la vieyelwink.gif

Bien à toi Eric

Vudock

#11 Re : Présentation » Parallax View » 20-01-2006 11:02:48

Ahhhh! Le Vudock va se sentir moi vieux du coup:D, deux"papys" de 40a plus moi, votre moyenne chute, mes camarades!!!

Bien à vous

Vudock

#12 Re : Présentation » Parallax View » 19-01-2006 19:49:52

[align=center]bien05.gif[/align]

Et que la musique soit avec toi

Vudock

#13 La taverne » Bon anniversaire » 19-01-2006 10:35:41

Vudock
Réponses : 8

[align=center]17.gif[/align]


Que cette journée te soit heureuse Theesound.......

Bien à toi


Vudock

#14 Re : La taverne » Des voeux......sincéres ! » 15-01-2006 17:11:40

La Bac est un aiguillon irritant pour les élus, de toutes tendances , souvent harangant devant les édifices publics avec militantisme, mais toujours dans un humour bon enfant, se servant tu passant pour lui ouvrir les yeux sur des situation ahberrantes ou sur les incohérences de nos pseudos décideurs!

Bien à vous

Vudock

#15 La taverne » Des voeux......sincéres ! » 14-01-2006 11:58:44

Vudock
Réponses : 3

[align=right]Sources : http://www.brigadeclowns.org/index.php/Accueil[/align]


[align=center]img94979al.jpg[/align]


La Brigade Activiste des Clowns (BAC) a présenté ses vœux à la presse jeudi 12 janvier, et annoncé les grands axes de sa politique pour 2006 : mobilisation de la paranoïa collective, politique de lutte contre la santé mentale, généralisation de la stigmatisation des voyous cravatés, hystérisation systématique des médias, fabrication continue de boucs émissaires, occultation permanente et sans limite des véritables problèmes (en particulier économiques et sociaux).

Pour que soit garantie l'insécurité pour tous, la BAC a engagé les Français à être paranos ensemble, et à adopter l'autoritaire attitude. Aux cris de « Insécurité, j'écris ton nom », « Liberté, égalité, insécurité », « Psychose toujours », les agents de la BAC se sont ensuite pliés à l'exercice d'incendie de petites voitures, afin de maintenir un climat d'insécurité malgré la regrettable suspension de l'état de démence.

Un message que s'est empressé de reprendre avec verve, quelques minutes plus tard, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, lors de ses propres vœux aux medias. Très satisfaits de cette parfaite entente cordiale avec le chef des clowns de la place Beauvau, les agents de la force publique ont alors invité la BAC dans leur commissariat pour un pot de l'amitié où ils ont pu admirer leur nouvelle arme de dérision massive : le flash-bubulle. Au dernières nouvelles, ils y sont toujours...


La BAC will be back.



Bien à vous

Vudock

#16 Re : La taverne » vous ecoutez quoi en ce moment =the ultimate topic » 14-01-2006 11:23:12

disorderfusio a écrit :

je viens d'achetr un live de Stevie Ray Vaughan! que dire?! ça blues sec! cool

http://vietnamnet.vn/dataimages/origina … aughan.jpg

si ça c'est pas du style...

Yeeeeeeeees........si tu as la possibilité d'écouter, mieux encore, de voir, le concert d'Austin avec Double Trouble, c'est du bonbon enrobé de chocolat !

En ce moment, J.Guitar Watson avec l'excellent "A real mother for ya"...........(en fait tout de lui est bon!)

Bien à vous

Vudock

#17 La taverne » Mais que fait la police ? » 13-01-2006 10:17:31

Vudock
Réponses : 0

[align=center]an10522yd.gif[/align]

[align=right]Sources: http://www.canada.com/vancouversun/news … b7f945171d[/align]
Au cours d'une enquète interne, des enquèteurs se sont aperçus que des employés dle l'agence gouvernementale canadienne de collection de la taxe fèdèrale, CRA (Canada Revenue Agency) stockaient et s'échangeaient plus de 800 fichiers MP3, sur des serveurs gouvernementaux, selon l'agence de presse Vancouver Sun


"L'existence de tous ces fichiers MP3 et leur partage peut mettre en péril le réseau, et leur présence est en contradiction avec les lois sur les droits d'auteur" selon le rapport de l'enquète qui précise que sept employés de la CRA étaient en possession de fichiers MP3 sur leurs ordinateurs. Cinq d'entre eux ne possèdaient qu'une dizaine de fichiers mais les deux autres avaient stocké, respectivement, 117 et 733 fichiers de ce type. Ces 733 fichiers étaient stockés dans un repertoire "Music" qui "etait accessible à toute personne se connectant au réseau de la CRA". Par ailleurs, l'enquète a révélé que ces employés s'adonnaient à certains jeux en ligne, tels "Starcraft" ou "Terran", durant leurs heures professionnelles.


Colette Gentes-Hawn, porte-parole de la CRA, a refusé, ce mardi 10 janvier 2006, de révéler si des sanctions disciplinaires seraient prises à l'encontre de ces employés : "pour l'instant, nous ne savons pas quelle sorte de décision nous allons prendre et si ces employés vont ètre débauchés". Elle a, cependant, précisé que la CRA avait établi des règles strictes, concernant l'utilisation de ses ordinateurs et qu'elle interdisait, notamment, le téléchargement de fichiers illégaux : "On rapelle toujours, toujours et toujours, aux employés ce qu'ils ont droit de faire avec les ordinateurs, et nous controlons, en permanence, que les ordinateurs sont utilisés à bon escient".


Selon l'OECD (Organization for Economic Co-operation and Development), le Canada est l'un des pays ou le téléchargement de fichiers copyrightés est l'un des plus importants. La CRIA (Canadian Recording Industry Association) estime, pour sa part, que le téléchargement illégal coute à l'Industrie du Disque Canadienne, plus de 500 millions de dollars de pertes, depuis 1999. Mais le téléchargement de fichiers illégaux n'est pas le seul "sport" auquel s'adonne la CRA ! En aout 2005, le journal The Sun avait révélé qu'un employé du CRA avait été victime, sur Internet, d'une escroquerie au "scam" nigerienne (Le «scam» (« ruse » en anglais), est une pratique frauduleuse d'origine africaine, consistant à extorquer des fonds à des internautes en leur faisant miroiter une somme d'argent dont ils pourraient toucher un pourcentage. L'arnaque du scam est issue du Nigéria, ce qui lui vaut également l'appellation « 419 » en référence à l'article du code pénal nigérian réprimant ce type de pratique) et avait utilisé les ordinateurs du CRA pour répondre aux emails de ce scam. Une enquète réalisée, à ce propos, avait démontré que cet employé avait réalisé 193 appels téléphoniques longue distance, à partir du standart téléphonique du CRA et envoyé 187 emails, de son ordinateur, alors qu'il était au travail!!!


Ah oui, pourquoi ce titre me demanderiez vous? J'avais juste envie d'écrire ceci: Mais que fait la police? Ben camarade, comme toi et moi, elle grave des Cd's avec plein de Mp3's pour pas laisser de preuves sur son HDD!

Bien à vous

Vudock

#18 Re : La taverne » BB codes » 07-01-2006 10:05:00

Merci à toi pour le temps passé.........bon We et au plaisir de te lire


Vudock

#19 Re : La taverne » BB codes » 07-01-2006 01:15:55

Mais de rien, c'est avec plaisir........Courage à toi pour la gestion

A te lire

Vudock

#20 La taverne » BB codes » 07-01-2006 00:07:19

Vudock
Réponses : 5

Bonjour ou bonsoir, c'est suivant ^^


Comme il n'y a pas de sections "requêtes/bugs and C°" , je tente ma chance ici, et comme dit le Prophéte "Inch Allah"

Serait-il possible d'avoir la balise center cad

?

Je m'explique, comme je vais certainement poster pas mal de news en rapport avec l'environnement social et politique qui encadre la musique,
(cf: ce post:http://www.revolutionsoundrecords.org/p … 1641#p1641), il est agréable d'agrémenter le texte d'image ou de photo qui casse la monotonie du texte brut et a plus d'attrait pour le lecteur, du moins retient plus son attention!

Bien entendu, si vous pensez que ce type de news n'est pas dans l'éthique du site, faites moi le savoir sans détour, je ne m'en offusquerais nullement.

Au plaisir de vous lire


Bien à vous

Vudock

#21 La taverne » Le rap criminalisé » 06-01-2006 23:56:57

Vudock
Réponses : 0

Le rap criminalisé est fait : à droite, la classe politique française a trouvé son coupable : si les banlieues se sont enflammées, c’est à cause du rap. C’est à lui que le pays doit les 240 millions d’euros de dommages estimés des émeutes de novembre 2005. Certains textes de ce genre musical sont "inadmissibles et nous n’avons pas à les accepter", a déclaré Nicolas Sarkozy, le ministre de l’intérieur, au cours d’une émission de radio début décembre. 200 parlementaires avaient au préalable signé une pétition pour demander que des musiciens de hip-hop français soient traduits en justice pour les appels à la violence contenus dans certaines de leurs chansons. Le chef de l’UMP en a d’ailleurs rajouté une louche. Pour lui, le rap, c’est peut-être de l’art mais, quand "on dépasse les bornes, (...) on doit être sanctionné".

Où se trouvent donc ces limites ? La loi française ne le précise pas. Mais il s’agit manifestement d’un peu plus que les limites du bon goût. La loi de 1881 sur la liberté de la presse comprend un passage qui interdit l’apologie de la violence. Il a été étendu en 1972 à la haine raciale et l’antisémitisme.   
Nicolas Sarkozy voudrait à présent faire voter une loi qui permettrait de condamner les injures à la République. Celui qui attaque cette dernière, même avec des mots, doit payer, tel est son credo.

En 1996 déjà, le groupe Nique ta mère (N.T.M.) avait fait connaissance avec la rigidité de l’Etat français vis-à-vis des rappeurs. Bruno Lopes et Didier Morville avaient été condamnés à de la prison pour avoir écrit : "Donne-moi les balles pour la police municipale, donne-moi un flingue." Plus récemment, le rappeur Richard Makela, alias Monsieur R, a été assigné en justice par des députés UMP. Sorti en mars, son album Politikment Incorrekt s’est retrouvé à l’index à cause du morceau FranSSe. La France y est qualifiée de "garce" et de "salope" qu’il faut "baiser jusqu’à l’épuiser".

Les homologues américains des rappeurs français - comme 50 Cent, Jay-Z ou Nelly - sont aujourd’hui devenus des stars mondiales. Les contenus politiques de leurs textes ont pratiquement disparu. Il n’y a qu’en France que l’image du rebelle noir est encore d’actualité. L’agressivité du rappeur français est dirigée contre l’Etat : "Tu veux le son qui tue/(...) Compte sur moi, t’inquiète, moi j’suis là", scandait Rohff (dans Le son qui tue, sur l’album La Fierté des nôtres>. Au-delà de mes limites, son dernier opus, est sorti il y a quelques jours. Et pour Fabe, si la France est "une vitrine", lui se voit comme "un pavé". Les rappeurs veulent souvent jouer le rôle d’étincelle. Comme leurs modèles afro-américains, ils se sentent trahis par une société qui révère les idéaux humanistes mais ne traite pas tous ses citoyens de la même façon. Leur message : nous sommes aussi mauvais que les conditions dans lesquelles on nous oblige à vivre.

Les rappeurs affirment être la conscience de la société, une définition visiblement contestée par la droite française. Le député François Grosdidier a porté plainte contre des groupes comme Lunatic, 113, Ministère A.M.E.R. et les musiciens Smala, Fabe, Salif et Monsieur R, qu’il rend directement responsables de l’escalade de la violence bien que nombre d’entre eux ne chantent plus depuis des années. "Cette musique ne s’adresse pas à un public averti (...) et qui est en mesure de prendre des messages au deuxième ou au quatrième degré", a-t-il déclaré. C’est peut-être ce type d’arrogance qui fait des enfants d’immigrés des Français de deuxième classe. D’autant qu’au fond la chanson française la plus violente jamais écrite date de 1792, et c’est la Marseillaise.

Der Tagespiegel (Allemagne) sélectionné par Courrier international

Et pourtant elle tourne!

Vudock

#22 Re : La taverne » vous ecoutez quoi en ce moment =the ultimate topic » 29-12-2005 09:51:40

Rondat, peut-être considéré comme un guitar-hero frenchie, et nous n'en avons pas à en rougir!

#24 Re : Présentation » Je vous presente... » 24-12-2005 17:11:07

A mon tour de vous souhaiter de bonnes fêtes avec vos familles et vos proches

Bien  vous

Vudock

#25 Re : La taverne » Le projet DADVSI : compte-rendu officiel » 21-12-2005 19:23:41

...........

QUESTION PRÉALABLE

Mme la Présidente - J'ai reçu de M. Jean-Marc Ayrault et des membres du groupe socialiste une question préalable déposée en application de l'article 91, alinéa 4, du Règlement.

M. Christian Paul - En 2005, sept à huit millions de Français ont téléchargé de la musique sur Internet, et plus de trois millions ont téléchargé des films. Vous les appelez des pirates : est-ce si sûr ? La plupart d'entre eux échangent des fichiers numériques à des fins non commerciales dans le cadre d'un abonnement légal. Ces Français ne sont pas différents de centaines de millions d'êtres humains qui, chaque jour, échangent, partagent et copient des œuvres culturelles. Ces pratiques massives et irréversibles bouleversent depuis plus de dix ans la diffusion de la culture.

Les plus puissants des baladeurs numériques - j'en ai deux avec moi - permettent de stocker 60 000 morceaux, soit 3 000 albums. Désormais, la musique est nomade, et jamais le plus grand nombre n'a pu y accéder avec plus de facilité : c'est le fruit de la révolution numérique qui, pour le meilleur et pour le pire, transforme l'ensemble de l'économie. Heureusement, dans le domaine de la culture, le pire n'est pas toujours sûr. Au coût et à la rareté des œuvres sur support physique se substitue l'abondance due à une reproduction illimitée et quasi gratuite. Certes, ce bouleversement affecte les producteurs et les éditeurs, et renouvelle les conditions de la création. La révolution numérique redistribue les rôles et modifie les frontières entre public et créateurs.

Vous avez dit, Monsieur le ministre, qu'il s'agissait là d'un débat historique, et le groupe socialiste vous prend au mot. De ces changements naissent des espoirs : la légalisation des échanges non commerciaux sur Internet n'est pas une utopie - elle est pour demain ! Face à cette mutation, le droit français et européen est d'un autre âge. Certes, nos principes - comme le droit d'auteur - sont solides, mais nos techniques juridiques doivent être revues.

La culture ne s'invente pas au Parlement : quand vient le temps d'écrire la loi, il est souvent trop tôt ou trop tard. Voici bien longtemps que vous avez rendez-vous avec le Parlement sur ce sujet ; vous l'honorez tardivement, mais il eut mieux fallu l'annuler, comme vous l'ont demandé plus de 100 000 internautes qui perçoivent à juste titre ce texte comme une menace. Comme nombre d'entre nous, ils jugent déraisonnable de placer ce débat sous le signe de l'urgence, mauvaise conseillère dans un domaine aussi sensible. Vous m'objecterez le temps passé à la concertation, mais lorsque, dans une démocratie, le dialogue privilégie un point de vue en négligeant tous les autres, c'est qu'il est truqué ! Comme votre prédécesseur, votre conviction est trop exclusive. Devant l'âpreté de cette controverse mondiale, il fallait organiser une confrontation sincère, et non un simulacre, mais vous n'en avez ni la volonté, ni la force.

Ce projet de loi est devenu la drapeau d'une croisade répressive que nous jugeons injuste, moyenâgeuse et inefficace.

M. le Ministre - C'est de la désinformation !

M. Christian Paul - Je vous demande donc ce soir, au nom du groupe socialiste, de l'interrompre. Si elle ne vote pas la question préalable, la majorité devrait au moins, au cours du débat, modifier sur des points essentiels ce texte dangereux, inadapté et lacunaire.

M. André Chassaigne - Le ministre commence à réfléchir...

M. Christian Paul - Il est de mon devoir d'alerter le Parlement. En dépit de son apparence technique, voire hermétique, ce projet de loi est au cœur de l'avenir de la propriété littéraire et artistique. Faut-il, par nostalgie pour un hypothétique âge d'or, durcir à l'excès le droit d'auteur ou, au contraire, lui redonner une légitimité et l'adapter aux réalités actuelles ? Faut-il imaginer de nouvelles formes de rémunération des créateurs ou, au contraire, bâtir des lignes Maginot juridiques pour tenter vainement de préserver l'ordre ancien ? Au fond, il ne s'agit pas simplement de redéfinir des droits en présence : ce qui est en jeu pour les décennies à venir, c'est l'accès libre à la culture, dont chaque pas en avant est une victoire pour la démocratie.

Le Parlement est invité à choisir entre une voie répressive et une voie progressive. La répression est illustrée par les poursuites engagées aux Etats-Unis puis en France pour des faits de téléchargement et de mise à dispositions de musique ou de films, par les perquisitions à l'heure du laitier, par les saisies de disques durs et les sanctions pour l'exemple. Nous fûmes nombreux, au parti socialiste, à demander un moratoire sur ces poursuites qui s'apparentent à des prises d'otage, en vain. Vous prétendez qu'elles permettent de combattre la « piraterie » : voici une notion que le droit - sauf peut-être le droit maritime - ne connaît pas...

Je sais ce qu'est la contrefaçon : provenant de trafics à but lucratif, parfois de réseaux criminels, elle est un danger pour le public et les créateurs et doit être réprimée sans états d'âme. Pourtant, j'ignore ce qu'est la piraterie, et je m'abstiendrai d'utiliser ce terme trop souvent au cours de nos débats, de peur d'appeler « pirates » vos enfants et vos petits-enfants et d'en faire ainsi des délinquants passibles de lourdes peines... (Sourires)

M. Frédéric Dutoit - Très bien !

M. Christian Paul - Vous prétendez combattre ces actes d'échange, mais la jurisprudence récente considère que le téléchargement de musique ou de films ne constitue ni un crime ni un délit, bien au contraire : c'est un acte légal de copie à usage privé et sans but commercial.

Vous réclamant déjà de cette voie répressive, vous aviez déclaré, dans le Monde du 19 juin 2004, que la piraterie sur Internet était un crime contre l'esprit. Dix-huit mois plus tard, permettez-moi de craindre que le verrouillage d'Internet soit une offense à notre intelligence collective. Hier, dans le même journal, vous refusiez d'arbitrer entre la jungle et la taule...

M. le Ministre - J'ai dénoncé l'un et l'autre de façon parfaitement claire !

M. Christian Paul - ...Mais en lisant ce texte, on peut penser que vous préférez le centre éducatif fermé !

M. Jean Leonetti - C'est vous qui êtes fermé !

M. Christian Paul - Je refuse ce manichéisme. Entre le non droit et le verrouillage, il existe une voie de réforme qui connaît une histoire longue et tumultueuse, mais positive. A chaque étape, depuis deux siècles, il a fallu trouver un équilibre entre les droits des auteurs et des ayants droit et ceux du public. Depuis le développement de l'Internet, cette approche a souvent été caricaturée. Ce soir encore, sans vergogne, vous la décrivez comme le mythe de la gratuité totale. Nous n'avons jamais défendu la gratuité totale !

M. le Ministre - Je ne parlais pas de vous ! Vous n'êtes pas le centre du monde !

M. Christian Paul - Vous présentez nos positions comme des fables libertaires ou une philosophie de pacotille. Pour ma part, je prends au sérieux les bouleversements qui s'opèrent sous nos yeux et je crois à des solutions pratiques pour financer des rémunérations compensatoires et des aides à la création. Qui affaiblit le droit d'auteur au risque de le tuer : ceux qui veulent des adaptations aux nouveaux usages culturels ou les majors qui mènent une croisade répressive en s'arc-boutant sur des pratiques obsolètes ? Ceux qui veulent démocratiser la création et permettre à tous les artistes de diffuser et de vivre de leurs œuvres grâce à la technologie d'aujourd'hui ou ceux qui fabriquent, salarient et vendent comme un produit de supermarché de jeunes artistes en prime-time ? Qui est raisonnable : ceux qui fabriquent des remparts de papier ou ceux qui veulent inventer de nouveaux modèles culturels et économiques adaptés au monde qui vient ?

Dans cette approche, il y a de la raison et de l'idéal. De la raison car nous refusons l'idée de gratuité totale, que personne ne défend sérieusement : il n'y a pas de création sans ressources pour les créateurs. Mais les réseaux numériques peuvent être à l'origine d'une avancée considérable, à la mesure de celle qu'offrit l'invention du livre imprimé. Sans ignorer Beaumarchais, nous n'entendons pas mépriser l'idéal de Condorcet d'une culture ouverte au plus grand nombre ni oublier l'appel de Victor Hugo, en 1878, à constater la propriété littéraire, mais à fonder en même temps le domaine public !

C'est à la lumière de cette histoire que nous devons examiner les dangers que recèle votre texte, qui tiennent en premier lieu à son inspiration. Il ne recherche pas l'équilibre entre des droits légitimes qu'il faut concilier : il cède à la panique ! Celle qui a saisi nombre d`acteurs économiques, parmi les plus puissants, et d'artistes devant les évolutions que nous connaissons. Le marché du disque, c'est vrai, a connu des soubresauts. Cette crise a de multiples causes, et la preuve reste à faire que le téléchargement en est la principale. Attribuer la chute des ventes aux échanges peer to peer relève d'une analyse simpliste. D'autres facteurs peuvent largement l'expliquer : la fin du cycle de ce produit qu'est le disque - les consommateurs ont aujourd'hui, pour l'essentiel, reconstitué leur collection en format CD, la crise économique, qui pèse sur le pouvoir d'achat des ménages, les nouvelles technologies - téléphone portable, ordinateur, Internet - qui sont autant de ponctions sur le budget des ménages, et plus particulièrement des adolescents, sans parler de la concentration de l'offre, surtout dans le domaine de la musique, autour de quelques artistes, selon des règles de marketing qui tuent la diversité culturelle. L'étude universitaire la plus récente, menée en relation avec une association de consommateurs et financée par rien moins que le ministère de la recherche, est catégorique : l'intensité des usages peer to peer n'a, globalement, aucun effet sur les achats de CD et de DVD ! Quant au cinéma, il souffre d'une fragilité structurelle. Si vous voulez vraiment soutenir le développement de la vidéo à la demande, abaissez donc la TVA sur les produits culturels à 5,5% ! Il ne s'agirait plus de discours à l'UNESCO, mais d'actes !

Chaque révolution dans les technologies de diffusion et de reproduction, après des affrontements musclés, a abouti à un nouvel équilibre. A l'époque du piano mécanique, les ayant droit de Verdi attaquaient l'un des inventeurs ! Les grands compositeurs se sont opposés aux boîtes à musique ! Mais le législateur a rendu légale la fabrication d'appareils de reproduction de musique : quelques années plus tard naissait l'industrie du disque. Avec la radio, la musique devenait gratuite pour l'auditeur, avec une qualité du son meilleure : vives protestations des producteurs de disques, dont les ventes ne repartiront qu'au prix d'innovations telles que le 45 tours et la haute fidélité ! Et le magnétoscope ? On a cru à la mise à mort du cinéma ! Jack Valenti, le lobbyiste du cinéma américain, déclarait que le magnétoscope était au cinéma ce que l'étrangleur de Boston était aux femmes seules ! Deux ans plus tard, contre Hollywood, la cour suprême des Etats-Unis légalisait le magnétoscope... et le cinéma est toujours là ! Le premier baladeur numérique fut attaqué en 1998 par les maisons de disques - il est aujourd'hui dans des millions de poches - et quand les logiciels d'échange peer to per sont apparus, Napster et Kazaa en tête, les mêmes entamèrent une nouvelle croisade ! La démonstration est évidente : la cohabitation des canaux de la culture, celle des modèles de diffusion dans le domaine musical - disque, vente en ligne et échanges non commerciaux par peer to peer - est possible et souhaitable.

Ce texte est également dangereux par son contenu. Vous faites le choix de sanctuariser par le droit les mesures techniques de protection, donc la gestion numérique des droits. Cela crée d'abord un risque pour la copie privée, même si vous le contestez. Les dispositifs anti-copie que vous voulez généraliser vont inéluctablement réduire, puis supprimer la copie privée.

M. le Ministre - C'est faux ! C'est scandaleux !

M. Christian Paul - Ce n'est sans doute pas votre but, Monsieur le ministre, mais c'est celui des grands acteurs du secteur. Du même mouvement sera tarie la rémunération pour copie privée que perçoivent les artistes. Le second risque concerne les libertés. En ce domaine, la récidive, depuis le début de la législature, est flagrante : c'est la tentation du filtrage, du fichage et, osons le dire, du flicage de l'Internet. En 2004, trois textes sont allés dans ce sens - trois textes en trois mois ! La loi Perben 2 a durci les sanctions contre la contrefaçon, en particulier pour dissuader l'échange de fichiers musicaux sur Internet. La loi dite de « confiance » ...

M. le Ministre - Il y a aussi de la barbarie, sur Internet !

M. Christian Paul - Cette loi de confiance dans l'économie numérique, donc, a cédé nuitamment à la tentation de filtrer les contenus et de renforcer à l'excès la responsabilité civile et pénale des fournisseurs d'accès. Le Conseil constitutionnel a d'ailleurs émis d'expresses réserves sur la nature de ces mesures. Puis la loi réformant la Commission nationale de l'informatique et des libertés a permis aux sociétés de gestion de droits de constituer des fichiers d'internautes en infraction. Le Conseil constitutionnel n'a pas réagi, mais la CNIL elle-même a refusé les modalités techniques qui lui étaient proposés pour détecter automatiquement les infractions. Quel désaveu ! La protection légale donnée aux mesures de gestion des droits numériques crée un risque pour la vie privée. C'est un véritable contrôle de l'usage des œuvres, et même le traçage de nos préférences littéraires et artistiques, puis de tous nos échanges en ligne qui se prépare (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains).

M. le Ministre - C'est faux !

M. Christian Paul - La troisième catégorie de risques concerne l'interopérabilité, c'est-à-dire la capacité de deux systèmes d'information à communiquer entre eux - de lire un CD ou un DVD sur le lecteur de son choix. Vous en avez fait la démonstration cet après-midi, à votre corps défendant : avec le baladeur que j'ai ici, je ne peux rien télécharger sur les plateformes qui sont venues tout à l'heure à l'Assemblée ! Des milliers de Français vont acheter des baladeurs pour Noël. Savent-ils que ce projet de loi les transforme, potentiellement, en délinquants ?

M. le Ministre - C'est lamentable ! Minable !

M. Christian Paul - Je ne voudrais pas vous infliger un voyage au bout de l'enfer numérique, mais prenons quelques exemples de la vie quotidienne. Les mesures techniques, d'ores et déjà installées sur les CD, ne sont pas lisibles sur les baladeurs de cette marque-là : si j'achète légalement un titre sur une plateforme payante, telle que celle qui était en démonstration - à votre initiative - au Palais Bourbon, je ne pourrai pas l'écouter, son format n'étant pas compatible.

Il faudra donc que j'achète ce titre grâce à une carte prépayée - dont vous avez, soit dit en passant, permis qu'elle soit offerte aux députés... belle leçon de gratuité - et que je contourne les mesures techniques installées par la maison de disques, m'exposant ainsi aux peines prévues par la loi - jusqu'à 3 ans de prisons et 300 000 € d'amende.

M. Patrick Bloche - La taule pour Paul !

M. le Ministre - C'est lamentable, c'est minable !

M. Christian Paul - Monsieur le ministre, nous avons un rendez-vous législatif. Vous vouliez lui donner un caractère historique. Je considère qu'à trois reprises en dix minutes, votre parole vous a échappé.

En guise de remède, les vendeurs du plus grand distributeur français de disques et de livres recommandent aujourd'hui à leurs clients de graver le titre sur un Cd vierge afin de pouvoir l'écouter.

Mme Marylise Lebranchu - Exact !

M. Christian Paul - Vous trouvez peut-être cela lamentable, mais si votre projet était voté en l'état, ce distributeur exposerait ses clients à des sanctions. L'alternative consiste donc à se rendre sur la plateforme d'Apple - souhaitez-vous conforter le monopole de ce groupe ? - ou à acheter un baladeur qui puisse lire le format microsoft.

M. Patrick Bloche - C'est donc un choix entre Apple et Microsoft.

M. Christian Paul - La question qui suit n'est pas attentatoire, elle provient de l'expérience vécue par des milliers de Français : le but de ce projet de loi est-il de renforcer le monopole de Microsoft sur les systèmes d'exploitation ? C'est d'ailleurs pour avoir lié le système d'exploitation et le format de diffusion de la musique et des films que la firme a été condamnée pour abus de position dominante par la Commission européenne.

M. Jean Dionis du Séjour - Je ne vois pas le rapport !

M. André Chassaigne - C'est là qu'il y a piraterie !

M. Christian Paul - Mon baladeur peut lire des formats MP3, mais aucune des grandes plateformes ne me propose de titres sous ce format.

M. Patrick Bloche - Attention aux cadeaux de Noël !

M. Christian Paul - Prenons ensemble la mesure du risque que représenterait ce projet de loi en matière d'interopérabilité. Certes, il faut savoir s'affranchir de la technique, mais mieux ne vaut pas l'oublier complètement lorsque l'on légifère.

L'interopérabilité, c'est la possibilité pour un consommateur de copier un morceau de musique d'un CD vers son baladeur, de stocker de la musique achetée sur n'importe quel site. C'est une simplicité d'utilisation qu'il faut conserver au consommateur, nécessaire à la réussite des systèmes de vente en ligne que vous défendez, et que nous ne critiquons pas. L'absence d'interopérabilité, en revanche, c'est l'obligation d'utiliser un baladeur donné pour une musique donnée, et de racheter toutes les œuvres lorsque l'on change de baladeur.

L'interopérabilité permet aussi à tout industriel de développer un système compatible et de proposer ses produits sur le marché. Votre Gouvernement dit se préoccuper d'intelligence économique. Mais aujourd'hui, la plupart des fournisseurs de mesures techniques sont américains ou japonais : nous devons donc préserver un cadre favorable à notre industrie, sans quoi les seuls gagnants seront les grands groupes non européens.

Le premier éditeur mondial de distribution de Linux est une société française, qui crée des emplois. Si l'on empêche le contournement à des fins d'interopérabilité, on empêchera cette société d'intégrer des logiciels libres.

Préserver le logiciel libre n'est d'ailleurs pas dans le seul intérêt des développeurs ou des utilisateurs : il est devenu un bien commun informationnel, indispensable au développement des nouveaux systèmes d'information.

En résumé, l'interopérabilité permet d'utiliser les systèmes de notre choix pour accéder aux contenus et de ne pas nous voir imposer l'utilisation de certains matériels dont les détails de fonctionnement ne nous sont pas connus. Cela est particulièrement important lorsqu'il s'agit d'informations sensibles : comment imaginer que des systèmes utilisés par la défense nationale soient porteurs de brèches de sécurité, exploitables par une puissance étrangère ?

Vous crierez à la théorie du complot. Mais certains logiciels d'IBM et des systèmes d'exploitation de Microsoft ont été épinglés par les juridictions et votre Gouvernement a interdit - à juste titre - l'utilisation d'un logiciel de téléphonie Internet dans la recherche publique.

L'interopérabilité, c'est la République dans le numérique, c'est la langue commune qu'il nous faut préserver contre les clans et les baronnies informationnelles. Une partie de votre majorité souhaiterait durcir ces risques répressifs : un amendement circule dans les couloirs du Palais Bourbon sous le nom de « Vivendi Universal » - allez savoir pourquoi -, qui vise à pénaliser le développement de tout logiciel n'intégrant pas de système de contrôle des actes de son utilisateur.

Disons-le clairement : cet amendement est une arme anti-logiciels libres, en totale contradiction avec la politique de la France. Nous le combattrons énergiquement.

M. Richard Cazenave - Vous soutiendrez donc l' amendement sur l'interopérabilité ?

M. Christian Paul - J'aimerais surtout le voir. Le ministre nous parlait de riposte graduée. Depuis 18 mois, ce sont des représailles massives contre les internautes que j'ai constatées. Je suis donc très curieux d'en découvrir le contenu.

M. Patrick Bloche - Il n'a pas été distribué.

M. Christian Paul - J'en ai eu connaissance ce matin sur un plateau de radio. Faut-il aller à la radio pour connaître les amendements du Gouvernement, Monsieur le ministre ? Mais je ne doute pas que vous réparerez cet oubli à l'instant et je souhaiterais que les députés de l'opposition, nombreux malgré l'heure tardive, en soient destinataires.

M. Jean Dionis du Séjour - Et l'UDF ?

M. Patrick Bloche - Vous faites bien partie de l'opposition ! (Sourires)

M. Christian Paul - Ce texte vient à contretemps, il est terriblement daté car la directive qu'il transpose date de 2001, elle-même étant la conséquence du traité OMPI de 1996, quand les premiers logiciels pair à pair commençaient à peine à apparaître. La Commission européenne réfléchirait même à une modification de cette directive.

Ce texte, hélas, arrive aussi trop tôt : vous êtes prisonniers d'un dogme, celui de la chasse aux pirates. Vous n'avez pas procédé à la concertation nécessaire, ni réfléchi à une alternative. Contrairement à ce que déclarait Jack Lang en 1995 à l'occasion de la dernière grande loi sur les droits d'auteurs - « écrire une nouvelle règle du jeu réclame dialogue et créativité » -, on a laissé s'installer une confrontation brutale. Les certitudes paresseuses des uns se sont additionnées aux tabous irréductibles des autres pour refuser toute avancée.

On a même refusé que soit créée une mission parlementaire qui aurait permis d'affronter les vraies questions plutôt que de laisser le rapporteur seul. Mais il a déjà remis sa copie depuis près d'un an et demi.

M. André Chassaigne - Pas besoin de cela pour leur servir la soupe !

M. Christian Paul - Veillons à ne pas infliger à l'Internet des péages, des verrous, des clôtures, qui, au demeurant, céderont plus vite que vous ne l'imaginez.

Que penser en effet de cette politique du tout répressif que vous proposez aujourd'hui ? L'exemple des Etats-Unis est instructif : ce pays a transposé dès 1998 le traité OMPI en adoptant le Digital Millenium Act, qui interdit le contournement des mesures techniques de protection. Cette contre-offensive réactionnaire a été doublée en France d'une croisade contre les utilisateurs de systèmes d'échange, assignés par centaines, rançonnés pour n'avoir échangé que quelques dizaines de morceaux.

Force est de constater l'échec complet de cette politique aux Etats-Unis. Un article paru le 16 décembre dans le Wall Street Journal nous apprend que les ventes de disques y ont chuté de 40%.

M. Jean Dionis du Séjour - Il s'agit de l'achat de musique en ligne !

M. Christian Paul - Pourtant, aux Etats-Unis, contrairement à la France, une offre légale existe : les consommateurs peuvent trouver leurs morceaux préférés et les télécharger sur leurs baladeurs. Mais en emboîtant le pas aux Etats-Unis, Monsieur le ministre, vous exposez notre industrie culturelle aux mêmes difficultés tout en empêchant l'émergence de nouvelles façons d'accéder à la culture. Le gouvernement Jospin avait su, lui, dans le cadre de la redevance pour copie privée, trouver une solution garantissant de nouveaux revenus aux créateurs.

Enfin, ce texte est tragiquement lacunaire car il fait l'impasse sur des questions essentielles. Concernant les bibliothèques, aucune véritable exception n'est affirmée ; concernant l'enseignement et la recherche, il faudra renforcer les utilisations pédagogiques et le droit de citation des images, de sons et des textes. Enfin, concernant les personnes en situation de handicap, et je pense en particulier aux non-voyants, les dispositifs proposés sont rigoureusement insuffisants. Votre responsabilité est immense, Monsieur le ministre, quand le dépôt légal de fichiers numériques ouverts permettrait de reproduire des livres en braille à des coûts moins prohibitifs ou de les découvrir à l'aide de logiciels de reconnaissance vocale.

Si ce débat doit s'engager, nous devons prendre toute la mesure du passage à la civilisation numérique. Le durcissement des lois sur la propriété intellectuelle s'est généralisé, même si la résistance à cette tentation s'est heureusement manifestée au parlement européen en juillet dernier, lorsque la directive favorable aux brevets de logiciels a été écartée. Vous devez écouter ceux qui proposent des solutions nouvelles, pragmatiques, responsables et respectueuses du droit. Vous auriez pu vous inspirer de la méthode proposée il y a dix ans pour la photocopie. Je cite : « Il s'agit en fait d'un projet de loi simple. Il vient compléter un dispositif qui existe déjà mais qui n'est pas respecté alors que les sanctions pénales sont prévues pour réprimer le photocopillage » Remplacez ici ce dernier mot par « peer to peer ». Je poursuis : « Ce projet vise tout simplement à faire disparaître ce délit. La prolifération des photocopies s'explique par des raisons techniques et culturelles : simplicité, développement du parc des appareils, diffusion des œuvres protégées. Les effets négatifs de la photocopie, vous en connaissez l'importance. Quant aux responsables, ce sont les utilisateurs, nous tous qui photocopions à tour de bras. » Remplacez « photocopions » par « piratons ». Je poursuis : « Qui n'est pas aujourd'hui contrefacteur et justiciable comme tel des tribunaux correctionnels ? Il convient d'assurer un équilibre entre, d'une part, la nécessité de ne pas dessaisir les auteurs et, d'autre part, le souci de faciliter aux usagers le respect de leurs obligations légales en leur garantissant une parfaite sécurité juridique. »

M. André Chassaigne - C'était pas mal ! Qui est l'auteur ?

M. Daniel Paul - En tout cas, pas un apôtre zélé du photocopillage et du piratage puisqu'il s'agissait de Jacques Toubon, ministre de la culture défendant en 1994 la loi visant à adapter notre droit à la technique de la photocopie.

Des solutions réalistes existent pourtant, je pense notamment à la défense de la copie privée et à la création d'une licence globale. Sur ces deux fondements, le législateur peut mettre en place dès maintenant un nouveau système de rémunération pour les musiciens. Telle est la position que nous défendrons ! Le téléchargement est dores et déjà considéré dans nombre de cas comme un acte de copie privée ; la rémunération pour copie privée existe et nous devons seulement l'adapter. Toutes les études l'attestent : les internautes sont disposés à s'acquitter de quelques euros par mois pour accéder à la musique du monde. Ils plébiscitent la solution que nous défendons. Les organisations de consommateurs, les associations familiales et de nombreuses sociétés de gestion des droits des artistes la soutiennent également. Cette proposition, à la différence de ce que certains feignent de croire, ne heurtent pas nos engagements internationaux. Ce choix n'impose aucune limite ou exception aux droits exclusifs mais il constitue une adaptation technique à la réalité des échanges numériques, pour le téléchargement comme pour la mise à disposition des œuvres.

Si l'Assemblée choisit d'engager le débat, nous vous demandons d'agir, Monsieur le ministre, pour la légalisation de l'échange des œuvres musicales et du peer to peer. C'est, quant à nous, un nouveau contrat culturel que nous proposerons afin que les Français puissent accéder plus librement à la culture et pour que la création soit soutenue. Quoi qu'il en soit, en l'état, ce texte de répression et de régression est inacceptable. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains)

M. André Chassaigne - Très bien.

M. le Ministre - Si l'on a évidemment le droit de s'opposer à un projet, il est en revanche dommageable de le caricaturer. Ce projet viendrait trop tard ? Nous sommes au contraire pionnier, comme en témoigne l'amendement du Gouvernement, dont je rappelle qu'il a été déposé ce matin à onze heures et qu'il est disponible au service de la séance et à la commission des affaires culturelles. Il est en outre honteux de prétendre que je mène une croisade répressive !

M. François Loncle - C'est pourtant le cas.

M. le Ministre - Mais il est vrai que le parti socialiste n'est pas unanime puisque certains affirment que la licence légale ne constitue plus une solution adaptée pour rémunérer les artistes. Vous prétendez que nous voudrions porter atteinte à la copie privée : telle est peut-être aujourd'hui l'intention de la Commission européenne mais ce n'est en rien le souhait du Gouvernement et c'est là encore caricatural de le prétendre. La loi tient compte de la copie privée, de la simple possibilité de transmettre sa passion ! C'est un scandale de prétendre que nous pénaliserons les consommateurs de bonne foi quand le projet prévoit précisément l'inverse ! C'est un scandale de prétendre que moi-même et les parlementaires qui aurons la fierté de voter ce texte ne voulons pas arbitrer entre la jungle et la geôle quand nous proposons au contraire une troisième voie ! Prétendre que nous ne nous préoccupons pas du respect de la vie privée, de l'encadrement des mesures techniques, de l'interopérabilité, du développement et du respect des logiciels libres, de la concurrence, c'est de la désinformation ! Si vous aviez été sincère, vous auriez au moins rendu hommage à la concertation authentique que nous avons menée. Croyez-vous que l'accord des mondes de la musique, du cinéma, de l'Internet, des diffuseurs, des radios et des télévisions soit le fait du hasard ? Qui a rendu possible une offre légale nouvelle, si ce n'est cette majorité ?

Décidément, non, je ne mène pas une croisade répressive ! L'avenir, c'est avoir le courage de rappeler en quoi les droits d'auteurs, la propriété intellectuelle, la rémunération du travail des artistes sont des valeurs essentielles. C'est également entreprendre une action pédagogique à l'endroit de nos concitoyens les plus jeunes, notamment dans les collèges, car on ne peut prétendre défendre les artistes sans dénoncer le leurre de la gratuité. La troisième voie, c'est la promotion de l'offre légale nouvelle et la réponse graduée de manière à ce que la diversité culturelle soit une réalité. Vous pouvez toujours dire que ce sont-là de beaux discours, mais si nous réussissons à faire reconnaître à la commission notre dispositif de soutien à la création artistique et culturelle, c'est bien plutôt en fonction d'un principe du droit international, celui de la diversité culturelle. D'ailleurs, les institutions européennes nous écoutent.

M. François Loncle - Nous n'avons aucune audience.

M. le Ministre - Le débat montrera que nous veillons au respect de tous les équilibres. J'aurais aimé, Monsieur Paul, que vous soyez moins caricatural car nous devons relever ensemble le défi technologique. J'ai quant à moi le devoir de ne pas laisser propager de fausses informations car jouer sur les peurs et les fantasmes, c'est trop facile ! (Protestations sur les bancs du groupe socialiste ; applaudissements sur les bancs du groupe UMP)

M. Christian Paul - Pathétique !

Mme la Présidente - Nous en venons aux explications de vote sur la question préalable.

M. Patrick Bloche - Franchement, Monsieur le ministre, je me demande comment nous allons arriver à la fin de ce débat ! Nous n'en sommes qu'à la deuxième motion de procédure et la manière dont vous avez répondu à Christian Paul, lequel ne vous avait ni insulté ni même manqué de respect, est pour le moins préoccupante...

M. le Ministre - Dire que je mène une croisade répressive, c'est m'insulter !

M. François Loncle - Allons ! Tenez-vous, laissez parler l'opposition ! (Murmures sur les bancs du groupe UMP)

M. Patrick Bloche - Vous avez qualifié les arguments de notre collègue de lamentables, minables, caricaturaux... Est-ce la parole que l'on attend d'un ministre ? Et n'avez-vous pas été assez longtemps parlementaire pour mieux respecter le débat démocratique ? Au reste, vous faites le procès de l'opposition pour mieux tenter d'oublier que votre propre majorité est très divisée sur ce texte, et que la proposition de loi de M. Suguenot, député de l'UMP, allait plutôt dans notre direction ! Alors, de quel côté sont la caricature, la confusion et la désinformation ?

Comment se fait-il que vous ne puissiez admettre que dans notre pays, où les débats relatifs à la propriété intellectuelle se déroulent toujours dans un climat éminemment passionnel, d'autres réponses que les vôtres sont envisageables, qu'il s'agisse de la rémunération des auteurs ou de l'acquisition d'un droit optionnel à télécharger et à échanger des fichiers ? Nous sommes pour notre part véritablement soucieux de l'intérêt général, lequel commande de respecter les créateurs tout en favorisant l'accès à la culture du plus grand nombre, en se plaçant bien au-delà de groupes de pression tels que ceux que vous aviez conviés dans la salle des conférences... (Murmures sur les bancs du groupe UMP)

Christian Paul a évoqué en termes mesurés et constructifs l'interopérabilité, rendue possible par tous ces équipements - baladeurs, MP3, iPod -...

M. Laurent Wauquiez - Pas de publicité ! Seriez-vous à la solde de quelque grand groupe ? (Rires sur les bancs du groupe UMP)

M. Patrick Bloche - ...que nos compatriotes ont été nombreux à acheter en prévision des cadeaux de fin d'année. Il est légitime que leurs utilisateurs obtiennent la garantie qu'ils ne seront pas passibles de 300 000 € d'amende ou de trois ans de prison en faisant un usage raisonnable des fonctionnalités de ces appareils ! N'est-ce pas pourtant ce qui est écrit dans le rapport de M. Vanneste et dans votre projet de loi ?

En vérité, l'adoption de la question préalable est d'autant plus justifiée que ce texte, attendu depuis longtemps, vient trop tôt ou trop tard. Et si tant est que nous la connaissions - après tout, l'amendement du Gouvernement n'a été déposé sur le bureau de notre Assemblée que ce matin -, la solution que vous préconisez ne fera pas de la France un pays pionnier en ces domaines. La « riposte graduée », c'est une formule à destination des médias, pas un moyen sérieux de légiférer.

Bien entendu, le groupe socialiste invite l'Assemblée à adopter la question préalable. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains)

M. Jean Dionis du Séjour - Adopter la question préalable reviendrait à dire qu'il n'y a pas matière à débattre. A l'évidence, nous ne sommes pas dans ce cas de figure ! Pour avoir eu l'honneur de rapporter la loi pour la confiance dans l'économie numérique, je puis témoigner que la situation de départ semble assez analogue : même sous-estimation initiale de l'enjeu politique du texte, même passion, mêmes craintes, mêmes discours apocalyptiques émanant peu ou prou des mêmes bancs. Depuis son adoption à l'été 2004, aucune évolution dramatique n'est pourtant à déplorer dans ce secteur et je gage qu'il en ira de même du présent texte, lequel tend à transposer - enfin ! - une directive qui a trouvé à s'appliquer sans rupture dans la plupart des autres Etats membres de l'Union. Mettons donc un peu de mesure dans nos appréciations et dans nos propos. Ce texte présente une proposition cohérente...

M. Pascal Terrasse - Allons ! Il est nul !

M. Jean Dionis du Séjour - Libre à vous de le penser mais ne reprochez pas au ministre de manquer de nuance si vous portez de telles appréciations !

Le projet prévoit de favoriser l'émergence de plateformes légales, ce qui constitue certainement une voie d'avenir. Compte tenu des critiques faites par ses principaux détracteurs, l'on pouvait espérer une contre-proposition mirifique. Las, elle se limite à la licence légale, laquelle consisterait en une taxe additionnelle de 6,99 € à l'abonnement à l'Internet, soit environ 30% d'augmentation de la cotisation ! Vous parlez d'une proposition fracassante ! Le bon peuple internaute de France va vous répondre que c'est de la foutaise ! Au surplus, le paiement de la taxe serait optionnel, étant réservé aux internautes téléchargeant des œuvres sous droits d'auteur. Soit, mais où sont les bataillons de fonctionnaires chargés d'assurer le contrôle d'une telle mesure ? (Interruptions sur les bancs du groupe socialiste)

M. Pascal Terrasse - Vous préférez jeter les gens en prison ?

M. Laurent Wauquiez - Ne l'attaquez pas ! Il va voter avec vous ! (Rires sur les bancs du groupe UMP)

M. Jean Dionis du Séjour - Et que proposez-vous pour reverser ce qui est dû aux ayants droit ? Une bonne vieille caisse de répartition...

M. Patrick Bloche - C'est faux !

M. Jean Dionis du Séjour - La fébrilité du groupe socialiste montre qu'il est temps de débattre au fond... (Interruptions sur les bancs des groupes socialiste et UMP)

Mme la Présidente - M. Dionis du Séjour a seul la parole. Laissez le conclure.

M. Pierre-Christophe Baguet - L'UDF est bâillonnée ! (Sourires)

M. Jean Dionis du Séjour - L'intervention de Christian Paul était intéressante à bien des égards mais s'agissant des baladeurs, je l'invite à lire plus attentivement le troisième alinéa de l'article 7...

M. Christian Paul - Dans ce cas, retirez votre amendement !

M. Jean Dionis du Séjour - Il faut encore améliorer le texte (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et sur les bancs du groupe UMP).

Mme la Présidente - Allons ! Laissez l'orateur conclure !

M. Jean Dionis du Séjour - Et nous proposons d'en débattre sereinement. Le Gouvernement a sans doute eu tort de déclarer l'urgence et de retenir cette date pour engager cet examen, mais il faut maintenant aller au bout. Le groupe UDF ne votera pas la question préalable. (Applaudissements sur les bancs du groupe UDF et du groupe UMP)

M. Frédéric Dutoit - J'indique à M. Vanneste qu'à l'instar des dinosaures, les staliniens sont des monstres du passé...

M. Jean Leonetti - Vous ne manquez pas de les réveiller régulièrement !

M. Frédéric Dutoit - Et que, sur de tels sujets, nous devons légiférer en pensant à nos enfants plutôt qu'au passé ! Bien entendu, le groupe des député-e-s communistes et républicains votera la question préalable car, comme l'a démontré notre collègue socialiste, ce texte n'est pas à la hauteur de l'enjeu, à l'heure ou l'Internet modifie les rapport que l'humanité entretient avec elle-même. Notre propos n'est pas d'encadrer le marché ou d'attenter à la liberté de ceux qui souhaitent échanger, mais bien plutôt d'oser ensemble une réforme globale du droit applicable...

Mme Muriel Marland-Militello - Oh ! la ! la !

M. Frédéric Dutoit - Il est légitime, dans la logique que crée ce nouvel environnement, que les créateurs soient justement rémunérés pour leur travail, sans priver pour autant le plus grand nombre d'accéder à toutes les composantes de la culture contemporaine. Face à un tel défi, ce texte du passé ne résout rien et il est sage de ne pas en délibérer plus avant. (Applaudissements sur les bancs du groupe des députés communistes et républicains et du groupe socialiste)

M. Dominique Richard - M. Paul réagit en vierge effarouchée sur la question de la réponse graduée. Mais on en parle depuis des mois. Ce matin, son président de groupe a reçu un dossier du ministère de la culture contenant une fiche sur la philosophie de la réponse graduée. Si l'information ne circule pas au parti socialiste, ce n'est pas de notre fait.

M. Christian Paul - Quelle improvisation, quand même !

M. Dominique Richard - Et les amendement sont disponibles en ligne. Nous aurons tout loisir de répondre demain sur le fond, et nous aussi, nous nous interrogerons sur l'interopérabilité, pour que les œuvres ne soient pas prises en otages. Mais la question préalable signifie qu'il n'y a pas lieu de délibérer. Comment dire cela, alors que notre pays a été condamné deux fois pour non-transposition, et qu'une troisième condamnation serait assortie d'une lourde amende ? Pour toutes ces raisons, le groupe UMP rejettera la question préalable.

La question préalable, mise aux voix, n'est pas adoptée.

La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance, qui a lieu, cet après-midi, mercredi 21 décembre, depuis 15 heures.

La séance est levée à 0 heure 50.



Commentaires vudockiens: c'est pas gagné...............de la raison ou des lobby, qui aura le dernier mot dans l'hémicycle, avant le passage devant le Sénat?

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